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Je suis parti en ce mois d’août 2023 en voyage en Suisse, avec la particularité d’avoir fait tous les trajets, depuis mon domicile en région parisienne et la Suisse, et entre les villes du parcours, en train exclusivement. Je vous livre mes impressions sur ce séjour, mais ça va être un peu long, car il y a beaucoup à dire 🙂

Dans un premier temps, je vais aborder les aspects généraux, avant de revenir plus en détail sur les villes visitées.

Donc, d’une manière générale, j’ai aimé :

  • La beauté des paysages : bon çà, ce n’est pas une surprise, je m’y attendais. Mais je dois bien dire que je n’ai pas été déçu. Entre les montagnes, parfois modestes, souvent très hautes (jusqu’à plus de 4600 m), il y avait du relief partout, et des alpages aux barres rocheuses, les paysages sont variés à souhait. Mais il y a aussi beaucoup de lacs, et pas seulement en zone montagneuse : ainsi le lac de Zurich a été une très belle surprise.

  • Les trains : il y en a partout ! Le réseau ferré suisse est vraiment un modèle du genre, on ne peut certes pas rejoindre n’importe quelle vallée, mais il y a une densité bien suffisante pour parcourir de nombreuses régions suisses sans passer par la route. Seul petit bémol : en dehors du réseau des voies ferrées principales, couvrant les plaines et le plateau sur la partie Nord du pays, de nombreux axes sont à voie unique et donc les trains passent pas mal de temps à s’attendre les uns les autres pour pouvoir se croiser en gare ou sur des zones de dépassement à 2 voies. Mais le pays étant bien moins étendu que la France, la vitesse n’est pas ici un critère de choix, surtout quand il y a de quoi s’occuper à regarder dehors… Je rajouterai également en point positif la qualité globalement très bonne des trains eux-mêmes, souvent modernes et jamais hors d’âge. Ainsi que la fiabilité des horaires, le seul retard supérieur à 5 minutes ayant été pris à la fin du trajet Glacier Express, qui dure 8h qui s’est soldé par un petit retard d’à peine 15 minutes à l’arrivée.

  • En parlant de train, la flexibilité du pass Interrail que nous avons utilisé, qui nous a permis de changer plusieurs fois de train, ayant pris de l’avance sur le planning initialement établi. Sur tous les trajets permis par ce pass (hors train touristique/panoramique, seule la liaison Interlaken/Grindelwald n’était pas intégrée dans notre grand parcours), il a été possible de changer de train jusqu’au dernier moment, et tous les contrôles de billet se sont très bien passés.

  • La propreté en général, et des villes en particulier. C’est simple, il n’y a rien qui traîne au sol : ni papier, ni détritus, ni mégot de cigarette.

  • La présence de supérettes/supermarchés de l’enseigne « Coop ». Car j’y reviendrai dans les points négatifs, mais la vie et l’alimentation en particulier sont chères en Suisse. Donc, cette chaîne, présente aussi bien en ville qu’en stations de montagne, permet de faire des repas froids sur le pouce et économiques, ce qui a bien servi pour certains déjeuners, surtout ceux pris dans les trains. Ainsi à 2, certains repas pris nous ont coûté moins de 10 francs suisses (CHF), soit moins de 10 € (quasi-parité entre les 2 monnaies). Également très appréciée, la présence d’un restaurant de type cafétéria dans certaines enseignes Coop de grandes villes (Zurich et Lucerne sur notre parcours). Là encore l’occasion de manger bon marché et cette fois-ci chaud sans se ruiner, avec une qualité très satisfaisante. A ma connaissance, en France, seuls les magasins Ikéa permettent de prendre des repas ainsi.

Et j’ai moins aimé :

  • Le coût de la vie : tout est cher en Suisse, et en particulier, l’hôtellerie et la restauration. Quand on a un budget à respecter, on est souvent obligé de se rabattre sur de la restauration rapide, ou, en restauration classique, sur des restaurants Italiens, les plats de pâtes et les pizzas étant les moins onéreux mais pas toujours sous les 20 CHF/€… Parmi la cuisine traditionnelle, seuls les Röstis et les plats végétariens sont abordables. Par contre, les viandes et les poissons sont hors de prix, très souvent plus de 30 CHF/€, assez fréquemment plus de 40… par personne. Donc, si vous voulez convertir une personne au végétarisme, emmenez-là en Suisse, sans lui payer ses repas… effet garanti !

  • Dans le même thème, dans les restaurants suisses, l’eau n’est pas offerte, ne serait-ce que l’eau du robinet… et bien souvent, elle est au prix du soda en France, dans les mêmes proportions… donc au surcoût des aliments, il faut ajouter celui-ci également.

  • Comme en Belgique, il y a une fragmentation nette dans les langues parlées d’un canton à un autre, et même souvent à l’intérieur d’un même canton, comme par exemple le Valais. Dans la gare de Visp, zone germanophone à une quinzaine de kilomètres de la zone francophone du canton, il n’y avait pas un mot de français. Chacun sa zone réservée…

Maintenant, passons à mon ressenti sur les villes visitées. Je vais les présenter de ma préférée à celle qui m’a le moins positivement marqué. Et pour cela, rien de tel qu’une carte pour situer les villes, encadrées en rouge :

  • Zermatt : une station de montagne à 1600 m d’altitude, avec sports d’hiver et activités sportives d’été, dont bien évidemment la randonnée pédestre. Certes la richesse n’est jamais loin, mais elle ne suinte pas à chaque coin de rue, et le centre ville est accessible à tout un chacun. La star ici c’est le Cervin, montagne emblématique à la forme si familière pour qui la connaît. Ce n’est pourtant pas le plus haut sommet de la vallée, mais c’est le plus facile à reconnaître. Il y a de nombreuses remontées mécaniques qui fonctionnent l’été pour s’épargner les pentes souvent abruptes à la sortie de la ville (la vallée étant assez encaissée), et une fois en haut, les possibilités de randonnée sont nombreuses et variées pour profiter de la beauté des paysages environnants. Cette ville me rappelle Chamonix, où le Cervin est remplacé par le Mont Blanc.

  • Lucerne : en 2è position, cette ville à altitude modeste (à peine 500 m) mais très charmante avec un grand lac offrant des possibités de baignades sur des plages aménagées, mais aussi des tours en bateau, ou pour les plus sportifs, de se promener/randonner sur les premières hauteurs offrant une vue imprenable sur le lac et les sommets des Alpes non loins de là.

  • Saint Moritz : autre station de montagne, la plus haute du séjour à 1800 m d’altitude en moyenne. La ville elle-même n’est pas des plus attirantes, là pour le coup la richesse transpire à chaque coin de rue en centre ville, entre hôtels 5 étoiles et boutiques de luxe hors de prix (heureusement d’autres établissements ont su y rester plus simples et accessibles !). Par contre, on est ici en pleine montagne, dans la vallée de l’Engadine, et une fois sorti de la ville on retrouve encore une fois de très beaux décors entre forêts de sapins, alpages herbeux et fleuris, et parois rocheuses des sommets. A cette liste s‘ajoute la présence de nombreux lacs, en fond de vallée surtout, mais aussi en altitude Les paysages sont donc très jolis et font tout le charme de cette région pour qui est hermétique, voire allergique, aux signes extérieurs de richesse…

  • Zurich : on repart à une altitude modeste d’à peine plus de 400 m pour la plus grande ville du pays en nombre d’habitants. Comme toute grande ville, elle a ses avantages et ses défauts, citons en positif de nombreux commerces, un réseau de transports en commun (bus, tramways, trains) dense et efficace; et en négatif le manque de verdure et une architecture parfois assez hasardeuse, mais ici assez inégale donc il y a aussi de très jolis bâtiments. Concernant Zurich, cette ville possède 2 atouts : son lac, vaste et bien aménagé, et les collines environnantes, permettant de prendre de la hauteur pour retrouver une certaine fraîcheur et offrant de jolis points de vue sur la ville et son lac. En particulier, le sommet de l’Uetliberg qui a en plus le mérite d’être accessible en train !

  • Interlaken : toujours à une altitude bien modeste d’un peu moins de 600 m, cette ville pourtant entourée d’une nature remarquable, entre 2 grands lacs (d’où son nom) et de majestueux sommets, de plus de 4000 m pour certains, ne m’aura pas convaincu. La faute à un aspect hyper touristique poussé à l’extrême, avec de nombreux commerces de qualité assez basique, et tous les attrape-touristes possibles. Cette ville est un camp de base à moindre coût pour visiter les illustres stations voisines de Wengen et Grindelwald, et de là monter en train à près de 3500 m d’altitude à proximité de la Jungfrau, sommet star du coin du haut de ses 4158 m, là encore pas la plus haute du secteur, mais la plus facile à approcher.

Et puis pour finir un mot sur le Glacier Express, ce train panoramique touristique qui parcourt une bonne partie du sud de la Suisse (la plus montagneuse du pays) d’ouest en est, de Zermatt à Saint Moritz, en près de 8h. C’est une expérience à part entière, car c’est un train qui prend son temps pour faire découvrir à ses passagers des paysages variés liées aux différentes altitudes traversées, de 500 à plus de 2000 m.

Bref, je garderai un excellent souvenir de ce voyage, qui constituait une découverte globale du pays (sur sa partie sud essentiellement), et qui est une invitation à revenir découvrir plus en détail les zones traversées.

Je reviendrai !

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