Hello,
Les transports en commun parisiens sont fréquemment décriés, et le plus souvent à juste titre, pour leur dose de dysfonctionnements divers et variés (avaries sur du matériel vieillissant, accidents de personnes, voire caténaires arrachées parfois), provocant des désagréments pour les usagers qui prennent parfois des allures de galère… sans compter les mouvements sociaux, certes pas très fréquents, mais qui reviennent régulièrement nous rappeler à nos mauvais souvenirs…
J’ai d’ailleurs longuement décrit sur ce blog la grande grève dans les transports d’octobre-novembre 2007, à (re)lire dans les premiers articles de cette rubrique, transports en commun.
Et bien une fois n’est pas coutume, ce mercredi d’octobre m’a permis de découvrir une autre facette bien plus agréable de ces transports, lors d’un trajet en heure de pointe s’il vous plait, sur une ligne peu connue et donc loin d’être surchargée, offrant de forts beaux paysages en prime. Et oui, c’est mal connaitre l’Ile de France que de penser que ceux-ci n’existent pas dans cette région !
Récit.
Je commence par vous livrer le plan interactif du réseau de transports en commun de la région parisienne qui vous sera utile pour vous repérer dans le nom des gares qui seront citées, cliquez ici. L’action se passe dans la partie sud du réseau.
Au départ, une réunion de travail hors du site où je travaille m’a valu un déplacement de La Défense à Ivry sur Seine. Trajet aller des plus classiques par les RER A, B puis C.
Au retour, je rentre directement à mon domicile sur Saint Quentin en Yvelines. Pour cela 3 possibilités s’offrent à moi :
- Prendre le métro ligne 7 à Mairie d’Ivry direction la porte d’Ivry, de là direction le pont du Garigliano par le tramway T3, et enfin le RER C pour rejoindre à la gare de Saint Quentin via Versailles.
- Prendre le RER C vers le nord direction Paris, avec changement de rame dans Paris pour ensuite en prendre une qui termine son trajet dans ma gare (en effet aucune rame s’arrêtant à Ivry ne dessert Saint Quentin).
- Enfin prendre le RER C mais vers le sud via Choisy le Roi puis Massy Palaiseau, de là changer de rame pour en récupérer une qui dessert Versailles Chantiers et enfin à Versailles récupérer un train pour Saint Quentin (ça ne manque pas, 3 lignes font ce dernier trajet comme on le voit sur le plan interactif).
J’ai donc choisi la 3è option, et par le train de 16h43, mis le cap vers la tangentielle sud, évitant ainsi complètement Paris. Bien m’en a pris, les différents trains empruntés n’ayant jamais été bondé, loin de là…
C’est là le premier plaisir lié à l’évitement de Paris : voyager en heure de pointe en étant assis avec personne pour vous bousculer ou vous prendre une partie de votre espace vital, ce qui arrive parfois quand les gens qui vous entourent s’étalent quelque peu…
Ensuite, deuxième plaisir, voyager à ciel ouvert, donc pas dans d’interminables tunnels comme c’est fréquemment le cas dans Paris. Le soleil étant de la partie, le décor n’en était que plus lumineux. Et le passage à proximité de l’aéroport d’Orly m’a permis d’observer un avion en phase d’approche des pistes.
Mais je garde le meilleur pour la fin. Massy Palaiseau, 17h15. Je rentre dans le train CIME en direction de Versailles Chantiers. Je sais pour l’avoir déjà empruntée que cette section est particulièrement bucolique dans la verdure et au milieu de petites collines donnant quelques courbes au paysage. Ce train est particulièrement peu emprunté, dans la partie haute du wagon à double niveau dans lequel je me trouve, il n’y a qu’une petite dizaine de personnes assises (rappelons-le, en pleine heure de pointe) sur les 70 sièges que compte ce niveau. Puis au fil des gares ce nombre diminue jusqu’à 2 en me comptant, avant qu’une 3è personne ne monte à la fin de la desserte peu avant Versailles. Autant dire que ça faisait vide !
17h30. Dehors le soleil brille, la verdure resplendit, quoique la végétation commence sérieusement à prendre des couleurs automnales… le train passe devant un champs dans lequel quelques vaches broutent paisiblement au soleil, à l’arrière plan se trouvent quelques maisons bâties sur la pente douce d’une colline couverte de forêt… Je ne rêve pas, je suis simplement en approche de Vauboyen. Cette scène est des plus agréables quand on sait comment ça se passe à la même heure dans les tunnels des métros et RER dans Paris (rames bondées, mauvaises odeurs dues à la transpiration, tout le monde entassé tel du bétail, tout ca sans rien à voir à l’extérieur d’autre que des néons disposés dans les tunnels…). A l’approche de Jouy en Josas, après avoir coupé des routes par des passages à niveau, la ligne franchit la colline sur une note particulièrement bucolique avant de rejoindre Versailles en seulement quelques kilomètres. 17h45, retour à la civilisation pour la dernière correspondance !
Je ne saurai que trop conseiller cette ligne aux blasés des transports, mais aussi de Paris et sa proche banlieue, qui n’en ont qu’une image peu reluisante liée à ce qu’ils vivent. La banlieue plus lointaine (à partir de la zone 4) réserve parfois de belles surprises comme celle que je viens de vous conter, qui ne demandent qu’à être découvertes pour réviser un jugement peut-être un peu trop hâtif parfois.