Temps de lecture : 8 minutes


De quoi s’agit-il ?

Bonjour ! Dans ce nouvel article de blog, je vous présente un outils que j’ai découvert par hasard, au gré de mes pérégrinations sur les réseaux sociaux.

Mais avant de vous présenter l’outils en question, un petit rappel technique, sur le fonctionnement de l’affichage des publicités en ligne, à la fois dans les pages web et dans les applications. Celui-ci se fait par l’appel à des ressources externes au site visité ou à l’application en cours d’utilisation, ressources qui sont le plus souvent des images ou des vidéos. Ces ressources étant externes, elles sont « facilement » identifiables car sont rattachées à un nom de domaine qui n’a rien à voir avec ce que l’on est en train de consulter. Par exemple, sur un site d’actualités, une publicité ne sera pas rattachées à ce site mais à un autre totalement distinct.

Et donc pour se débarrasser de ce contenu bien souvent indésirable, la solution consiste à faire en sorte que les noms de domaine associés à ces publicités soient bloqués, de sorte que le chargement de ces publicités le soit également. Il existe à cet effet de nombreuses listes de blocage de sites, qui sont maintenues par une communauté de bénévoles.

Depuis longtemps, il existe de nombreuses solutions pour exploiter ces listes, à commencer par les extensions de navigateur, les adblock (bloqueurs de publicités). Si cette méthode fonctionne bien sur un pc ou un mac pendant une session de navigation internet, elle n’est pas (ou difficilement) applicable aux navigateurs sur les smartphones, ni dans les applications autres que les navigateurs internet.

Il faut donc trouver une solution plus globale, qui bloque le contenu non désiré avant même qu’il n’arrive sur le pc/mac ou smartphone en cours d’utilisation. Là encore, c’est possible depuis pas mal de temps, en passant cette fois-ci par des systèmes de blocage par DNS. Ce principe est le même que celui appliqué dans le cadre de décisions de justice pour bloquer un site internet jugé indésirable dans son ensemble, le plus souvent pour cause d’incitation au piratage. Mais dans le cadre du blocage des publicités, ceci passe par une solution logicielle sur le périphérique utilisé, qui consomme donc de la ressource processeur et donc impacte l’autonomie de la batterie. Et il faut installer cette solution sur tous les périphériques utilisés. Ce n’est donc pas encore la solution idéale.

Et c’est là qu’intervient le service « Blokada Cloud ». C’est une solution logicielle de blocage par DNS, mais dans la dernière version en date de l’application associée, la 6, elle introduit un nouveau mode de fonctionnement novateur : le blocage ne se fait plus sur chaque périphérique, mais globalement, en spécifiant aux périphériques utilisés une adresse de serveur DNS privé, spécifique au propriétaire des périphériques. Du coup, cette façon de faire permet de ne plus solliciter directement le périphérique utilisé, et de plus, les réglages fins concernant les règles de blocage du contenu indésirable s’appliquent instantanément à tous les périphériques associés à ce serveur privé, simplifiant grandement leur gestion.

Comment çà fonctionne ?

Voici une série de captures d’écran montrant le fonctionnement de cette application, disponible sur smartphone :

A gauche, l’écran d’accueil permettant d’activer/désactiver le blocage à la demande. Une fois l’outils bien réglé, on n’y revient plus et on laisse activé en permanence.
Au milieu, l’historique d’activité de détection des éléments analysés, soit lors de la navigation internet, soit de l’utilisation d’une application récupérant des données sur internet. En vert les éléments non bloqués, en rouge ceux bloqués. En appuyant sur chaque ligne, on peut avoir le détail : pour les éléments non bloqués, imposer manuellement un blocage (placement en liste noire), pour les éléments bloqués, voir la liste appliquée qui aboutit au blocage, et forcer l’autorisation du chargement si on le souhaite (placement en liste blanche), ou, aller voir dans le 3è écran, celui de droite, le détail de la liste en question.
Dans ce 3è écran, on peut choisir les listes à appliquer ou non, et pour chacune, le cas échéant, activer ou désactiver des sous-listes associées (généralement des catégories).
La combinaison du 2è et du 3è écran est très utile, au début, pour affiner le réglage et éventuellement désactiver l’application d’une liste précédemment activée. Car le principe du blocage par listes est cumulatif : tous les éléments de toutes les listes s’appliquent les uns après les autres. Il arrive donc qu’à vouloir trop bloquer, on n’arrive plus à effectuer certaines actions tout à fait légitimes, comme, pour ma part, partager un contenu via Facebook Messenger. Mais ce cas de figure est tout de même rare, l’utilisateur moyen pouvant largement se contenter des listes activées par défaut. Comme on dit, trop de sécurité tue la sécurité, et cette accumulation de listes en est un bon exemple. Pour ma part, grâce au repérage des listes appliquées à chaque blocage, j’ai pu alléger le contrôle au bon niveau, et retrouver la fonctionnalité qui était en échec.

Encore une fois, tous ces réglages s’appliquent à tous les appareils sur lesquels l’utilisation du DNS privé spécifique à l’utilisateur s’applique. C’est vraiment très pratique, ce blocage ne décharge pas du tout la batterie de l’appareil, tout est géré en amont côté DNS.

Voilà pour le côté merveilleux de ce service, mais il y a un mais. Rien de grave, je vous rassure 🙂

C’est trop beau pour être vrai, quel est le piège ?

Il y a en fait 2 éléments à prendre en compte, et surtout un qui ne plaira pas à tout le monde : cet outils n’est pas gratuit. Et non, il ne faut pas trop rêver, le travail est fait sur des serveurs dédiés à cet usage, et des serveurs ce n’est jamais gratuit à utiliser et à faire tourner.
Donc soit le produit/service proposé est gratuit, et dans ce cas, c’est vous, vos données personnelles, qui servent de monnaie d’échange, à savoir que dans ce cas elles sont récupérées et exploitées à des fins de prospection commerciale (coucou les réseaux sociaux centralisés, qui fonctionnent sur ce modèle).
Soit le produit est payant et à ce moment-là, vos données ne sont pas exploitées. C’est ce modèle là qui s’applique pour cet outils. Mais je vous rassure, la note n’est pas salée, loin s’en faut : au moment d’écrire cet article, le coût annuel est de 20€, soit moins de 2€ par mois, soit aussi à peine le prix d’une bonne baguette de pain en boulangerie (par mois, donc). Avouez que c’est loin d’être insurmontable comme effort financier. C’est le prix à payer pour avoir un produit lui-même dépourvu de publicité et de trackeurs de vie privée, et surtout pour le pérenniser.

L’autre petit hic, c’est que le service décrit, Blokada Cloud, n’est activable que depuis l’application mobile, elle-même disponible sur Android, à partir de la version 9 (mobiles et tablettes) et iOS, à partir de la version 14 (iPhone et iPad). Donc ce n’est pas possible depuis le site internet de l’éditeur, ni depuis un pc ou un Mac. On comprend bien que c’est une restriction assez légère, car peu de foyers connectés dans nos pays développés ne disposent pas d’au moins un appareil mobile compatible. Il reste néanmoins possible, depuis un PC ou un Mac, de paramétrer le service depuis le site internet de l’éditeur, mais aussi de l’utiliser (à partir de Windows 10 et de MacOS 11), moyennant des opérations un peu plus techniques, pas forcément à la porté du commun des mortels, mais documentées. Cela dit, sur les ordinateurs classiques, l’usage des activités en ligne se concentre essentiellement sur le navigateur internet, où une simple extension de type Adblock peut suffire.

Et c’est tout pour le relatif côté négatif du produit. Je finis sur une dernière note positive : même si le service est payant, la démarche n’est pas la recherche de profit maximum, mais juste de couvrir les frais de fonctionnement. La preuve, c’est que l’abonnement, qu’il soit effectué sur l’App Store d’Apple, ou le Play Store de Google, peut être partagé dans le cadre d’un groupe familial, et donc bénéficier à tous les membres de ce groupe. Mieux encore, il est possible de partager un abonnement pris chez Apple sur des périphériques Android, et un abonnement pris chez Google sur des périphériques iOS, ce qui est très rare. Enfin, dans le cadre de ce service de blocage DNS, il n’y a pas de limite quant au nombre d’appareils rattachés au compte du titulaire de l’abonnement. Il faut juste avoir un (seul) abonnement actif.

Je précise « ce service de blocage DNS », en l’occurence « Blokada Cloud », car l’éditeur propose également d’autres services, à savoir un contrôle parental ainsi qu’un VPN, plus classiques et plus onéreux, que je n’utilise pas et que je ne vais donc pas évoquer davantage dans ce billet. Il faut simplement savoir que ces services additionnels payants permettent de participer au financement de la plateforme technique faisant tourner ces services.

Pour finir, voici un lien vers le site de l’éditeur qui vous permettra d’obtenir plus d’information et d’accéder à un espace communautaire d’entraide entre les utilisateurs de ces services. Mais aussi et surtout d’accéder aux liens de téléchargements des applications sur iOS et Android. Le voici : https://blokada.org.

NB : je précise, à toutes fins utiles, que je n’ai aucun lien ni intérêt avec l’éditeur de ce service. J’en fait l’écho car je trouve qu’il mérite d’être connu tant il me parait utile et bien conçu.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez également voir ce que propose le service concurrent « Control D Free DNS » (https://controld.com/free-dns). Il propose le même type de service de blocage par DNS et un prix similaire, la principale différence étant que les applications de contrôle et de paramétrage du service sont pour PC/Mac et non les smartphones et tablettes. A noter également qu’il est davantage conçu dans une logique de contrôle parental, avec la possibilité de bloquer des sites complets, au-delà du seul contenu publicitaire, en permanence ou à certaines heures, sur tout ou partie des appareils utilisés. En contrepartie, comparé à Blokada Cloud qui se concentre exclusivement sur le blocage du contenu publicitaire et du tracking, il offre moins de contrôle sur les listes de blocage des publicités, et il est plus complexe à mettre en oeuvre.

EDIT

Après l’édition de cet article, j’ai testé un autre service que je connaissais déjà de nom, NextDNS. Il se trouve qu’il propose lui aussi le même type de service de blocage de contenu par filtrage DNS, ajoutant en plus le contrôle parental et une grande souplesse dans la gestion des listes de blocage. Le meilleur des mondes donc entre Blokada Cloud et Control D.

Next DNS a un avantage et un inconvénient par rapport à Blokada Cloud :
– l’avantage, c’est qu’on peut l’utiliser, dans une certaine mesure, gratuitement. Ainsi le service analysera, et bloquera le cas échéant, jusqu’à 300 000 requêtes par mois. Au-delà, le trafic internet sera toujours fonctionnel, mais il sera dépourvu de tout filtrage, jusqu’au début du mois suivant.
– l’inconvénient – relatif -, c’est que bien qu’au-delà de cet usage de base, le tarif proposé reste du même ordre que Blokada, il n’est en revanche pas possible de partager nativement cet abonnement dans le cadre d’un partage familial. La gestion des appareils et blocages peut heureusement être déléguée, d’où l’aspect relatif de cet inconvénient, mais c’est un petit peu plus compliqué qu’avec Blokada, car le propriétaire est le seul à gérer les accès et doit à cet effet mettre en place un système de délégation de gestion depuis l’interface web d’administration du service.

Un commentaire sur “Blokadata : se débarrasser facilement de la publicité en ligne”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *