Et voilà ! À l’heure d’écrire ces lignes, les Jeux sont sur le point de se terminer, et je tenais à faire un bilan, non pas dans leur globalité, il y a plein de sites pour cela, mais de mon ressenti personnel de la manière dont je les ai vécus.
Il faut d’abord rappeler qu’avant de commencer, ces Jeux ont fait l’objet de nombreuses réserves dans l’opinion française : les transports ne fonctionneront pas bien, on ne sait plus organiser de grands événements internationaux – une récente finale de la plus prestigieuse coupe d’Europe des clubs de football au Stade de France est passée par là -, et puis peut-être aussi certains médias que je qualifierais de « déclinistes », se sont mis en tête de ne pas croire en la capacité de notre pays d’organiser un évènement majeur, pour justement démontrer que leur vision « décliniste » est la bonne… Là, au sortir de ces Jeux, tout le monde ou presque en ressort avec ce sentiment d’une très grande réussite, et la fierté d’avoir su accueillir le monde entier avec brio !
Bref, je m’égare du sujet initial : mon vécu. Je précise que je faisais partie dès le départ de ces personnes qui croyaient en la réussite de ces Jeux. J’avais même, un temps, envisagé de candidater à un poste de Volontaire, ces merveilleux bénévoles qui ont fait un travail remarquable et ont été ovationnés tout au long des compétitions, et qui ont grandement contribué, à leur échelle, à la réussite de ces Jeux.
Dans la suite de l’article, je vais revenir sur les 2 Olympiades de Paris 2024 : les Jeux Olympiques bien sûr, qui se sont tenus du du 26 juillet au 11 août, mais aussi les Jeux Paralympiques, qui se sont tenus peu après, à la fin de l’été, du 28 août au 8 septembre.
Les Jeux Olympiques (JO)
Ma seule déception sur ces Jeux est ne pas avoir pu décrocher de billet pour assister aux épreuves olympiques qui m’intéressaient, en particulier la gymnastique artistique, l’athlétisme et la natation. Ce sont des disciplines très demandées et les prix des billets s’en sont fait ressentir, à plusieurs centaines d’euros, sauf à se retrouver tout en haut des gradins, dans les derniers rangs. Un choix que j’ai décidé de ne pas faire quand il était encore possible. J’aime bien le sport, mais je ne m’estimais pas assez passionné pour accepter le prix à payer pour avoir le privilège d’être sur place, alors que toutes les compétitions étaient diffusées à la télévision.
Ainsi, après avoir vu la très réussie cérémonie d’ouverture, j’ai profité de ces JO presque exclusivement à la télévision, ayant accès à toutes les épreuves en direct et commentées. J’ai ainsi pu voir les disciplines précédemment citées que j’apprécie tant, ignorer celles qui ne m’intéressent pas ou très peu (football, basket, haltérophilie, aviron, canoë, cyclisme, boxe, golf, hockey sur gazon, judo, taekwondo, escrime, lutte, sports équestres, tir, voile, waterpolo, sports urbains), et… en découvrir de nouveaux. Que ce soit par le jeu ou par l’ambiance autour du terrain, j’ai beaucoup apprécié voir le beach volley, le badminton (surtout en double), et le rugby à 7, sports que j’ai beaucoup regardé durant ces Jeux.
En pleine action avec un multiplexe JO : 2 écrans gymnastique et un dernier pour voir le cross country équestre dans le parc du Château de Versailles
Le beach volley et son ambiance de plage, ses « block ! block ! block ! » du public, et son stade iconique au pied de la Tour Eiffel. Les doubles de badminton sont assez impressionnants (ça va très vite), et enfin le rugby à 7, plus intense physiquement – mais plus court en durée – que le rugby à 15, avec le même terrain, de la même taille, et moitié moins de joueurs pour le couvrir… et donc, plus d’essais à la clé ! Et bien sûr, avec une merveilleuse équipe de France masculine qui a remporté la médaille d’or dès le lendemain de la cérémonie d’ouverture, les Jeux ne pouvaient être mieux lancés !
En 2e semaine, comme beaucoup de Français, je me suis rendu sur mon lieu de vacances. Donc (un peu) moins de JO devant la télévision, notamment en journée, mais les soirées y étaient encore consacrées 🙂
Et puis, le dernier WE de ces Jeux, je suis rentré à Paris pour voir les marathons : les hommes et les femmes, le samedi et le dimanche matin, dont le parcours passait par ma ville de banlieue, ainsi que les amateurs qui ont eu droit à leur propre marathon (pour tous) sur le même parcours que les athlètes, le samedi soir. L’occasion également, en ce beau WE estival, de voir se lever la vasque olympique à proximité du Jardin des Tuileries, devenue célèbre depuis la cérémonie d’ouverture !
Le marathon hommes
La vasque olympique dans le ciel parisien
Le marathon pour tous
Le marathon femmes
Et après ces dernières épreuves, il était déjà l’heure de refermer ces magnifiques Jeux des valides… avant de rouvrir une nouvelle page 17 jours plus tard…
Les Jeux Paralympiques (JP)
Habituellement moins suivis que les Jeux des valides, avec un public plus local (les touristes étrangers étant, pour la plupart mais pas tous, rentrés chez eux en cette période de pré-rentrée puis post-rentrée), mais avec des Français qui avaient envie de retrouver l’ambiance de fête des JO, ces Jeux ont aussi été une grande fête populaire. Avec une demande tout de même moins forte que pour les JO, les prix des billets étaient bien plus raisonnables, ainsi j’ai pu participer à pas moins de 3 sessions paralympiques en tribune, dans des catégories intermédiaires, pour moins de 50 € la place : des finales de para-badminton, de para-natation et de para-athlétisme. Trois très belles expériences, avec quelques athlètes français et une ferveur incroyable autour de ces derniers. Mais au-delà des Français, ce sont tous les athlètes de tous les pays qui ont été encouragés comme il se doit, à la hauteur de leurs performances remarquables !
Le para-badminton à l’Arena Porte de la Chapelle
La para-natation à La Défense Arena
Le para-athlétisme au Stade de France
Alors évidemment sur 11 jours de compétition, j’ai vu l’essentiel à la télévision. Du moins, les jours de WE et les soirées, car, comme beaucoup, j’avais repris le travail, et, comme beaucoup, je n’ai pas pu suivre grand chose en journée les jours ouvrés…
Concernant la diffusion télévisée, à la différence des JO, les épreuves diffusées sur les flux annexes du principal n’étaient pas commentées, il n’y avait que l’ambiance du site. J’ai donc passé bien plus de temps sur le flux principal que sur les annexes.
Les paralympiques en mode multiplex, entre tennis fauteuil et goalball
Et, comme pour les JO, je ne me suis pas forcé à regarder les sports qui me plaisent le moins, pour au contraire regarder autant que possible mes préférés (tous déjà cités, sans la gymnastique non présente aux Jeux Paralympiques).
J’ai pu également découvrir des sports adaptés aux paralympiques, qui existent sous une forme différente (para-*) ou pas du tout en version valides : la boccia, le cécifoot et le goalball. Des sports qu’on ne voit que rarement à la télévision, mais qui valent le détour tant les performances réalisées y sont là aussi remarquables : les handicaps sont souvent lourds dans le cas de la boccia, et la vision est souvent nulle ou presque dans le cas du cécifoot et du goalball, qui se pratiquent donc dans un silence absolu du public durant les phases de jeu actives.
Et au final, ce sont tous les sports handis qui sont à découvrir tant les athlètes y sont non moins, sinon plus encore, remarquables, que les valides. Toutes et tous ont su exploiter leur handicap, qu’il soit de naissance ou dû à des accidents de la vie, pour tirer le meilleur de ce que leur corps avait encore à leur offrir en matière de performance sportive. C’est une belle leçon d’humilité et de résilience que tous ces athlètes ont donnée à leur public et aux très nombreux téléspectateurs ayant suivi ces Jeux.
Conclusion
Au final, il est encore un peu tôt, au moment d’écrire ces lignes, de faire le bilan de ces Olympiades parisiennes de 2024, notamment en terme d’héritage. Mais il est déjà admis que ces Jeux figureront parmi les plus réussis de l’ère moderne, que ce soit en termes d’organisation ou d’ambiance et d’engouement populaire. Bien sûr davantage pour les JO que les JP, mais ces derniers ont quand même su attirer de nombreuses personnes dans les gradins et tribunes des sites olympiques, ce qui n’était pas acquis d’avance. Au final, les organisateurs ont vendu, pour les JO, 9,5 millions de billets sur les 10 millions disponibles, et pour les JP, 2,5 millions, soit la quasi-totalité des places disponibles (il y en avait moins car il y a moins de sports aux JP qu’aux JO). Soit plus de 1 million de billets de plus que le précédent record établi par les Olympiades de Londres 2012.
À présent, il est temps de tourner la page de cette merveilleuse parenthèse enchantée, qui a su unir autour du sport des gens divisés comme jamais par un contexte politique et social plus clivant que jamais, et retrouver les « joies » du quotidien auxquelles nous avons su échapper le temps d’un bel été…